Les élues et élus du Réseau français des villes éducatrices ont pris connaissance avec colère des propos du secrétaire général de l’enseignement catholique sur le financement par les collectivités locales (Les Echos le 19
novembre)
Comme plus personne ne peut l’ignorer, les finances des collectivités sont en danger, et la négociation avec l’État est justement en cours. Il nous parait scandaleux de s’en prendre aux collectivités dans ce contexte difficile, alors que les maires arbitrent des sujets vitaux : rénover les écoles, sauver les accueils de loisirs et les colos, maintenir l’ouverture des crèches, parmi tant d’autres.
C’est une réalité, les forfaits communaux sont différents selon les territoires : c’est le reflet du principe constitutionnel de libre administration des collectivités. Les villes du Réseau sont fières de leur engagement pour les enfants et les jeunes, et n’acceptent pas que soit remise en cause leur honnêteté dans le respect de la loi Debré de 1959, qui comporte des obligations et n’est pas uniquement une manne financière pour les établissements privés.
Nous rappelons que l’enseignement privé a déjà bénéficié d’une très large augmentation de ses financements publics suite à l’obligation scolaire à 3 ans – au moins 150 millions d’euros annuels. A ce stade, les villes n’ont toujours pas de visibilité quant à l’usage des dotations alors qu’elles sont redevables de la plus grande transparence dans l’usage qui est fait de l’argent public. En parallèle, le privé a bénéficié d’augmentations du nombre de postes de professeurs par l’Éducation nationale tandis que la mixité sociale de ces établissements diminue depuis plusieurs années, comme l’a montré le sociologue Pierre Merle, et documenté la Cour des comptes en 2023 et le rapport parlementaire Vannier et Weissberg en 2024.
Nous demandons au ministre de l’Éducation nationale d’intervenir et de rappeler à ses obligations le secrétaire général de l’enseignement privé catholique. Plus largement, le Réseau français des villes éducatrices réaffirme sa demande de voir le financement de l’enseignement privé repensé pour inclure plus de contrôle et une modulation dans le cadre de conventions d’objectifs et de moyens.